L’occupation politique des Sans-Papiers

Épisode 5 : L'occupation politique des Sans-Papiers

Mi-février, nous étions à l’église Saint Jean-Baptiste au Béguinage et dans les locaux de l’ULB/VUB occupés par L'union des sans papiers pour la Regularisation.

Côté église des Béguinages, 16ème jour d’occupation

Il fait froid, très froid. Près de 230 personnes occupent le lieu, symbole de la lutte des sans-papiers depuis de nombreuses années et où des centaines de personnes sans-papiers y ont organisé des occupations. Ici, on s’organise, on s’entraide, on est debout !
« La plupart d’entre nous on est des travailleurs, on a un logement, on fait nos courses ici on est intégrés dans la société… Moi j’ai un patron, il voudrait m’engager avec un contrat mais la loi 9bis (qui octroie une régularisation sur base humanitaire) est floue. Notre objectif c’est de changer la loi. On veut des critères clairs. C’est une solution « gagnant-gagnant ». Nous on gagne notre situation régulière et l’Etat gagne des travailleurs déclarés ».
« J’ai 16 ans, je suis venu avec ma mère en Belgique. Elle se faisait maltraiter par son ex-mari, il la frappait, lui prenait son argent, sa famille ne voulait pas l’aider. On a vu un avocat en Belgique, qui ne nous a pas vraiment aidé… Il a donné notre dossier à l’Office des étrangers sans raconter notre histoire… Notre dossier n’a pas été accepté. On est ici car on est un peu désespérés pour avoir nos papiers ».

Côté VUB/ULB, 6ème jour d’occupation

Environ 120 personnes occupent le restaurant du campus de la Plaine. Ici, on échange (au chaud), on apprécie la générosité des associations qui apportent de la nourriture et surtout, on lâche rien !
« Ça fait dix ans que les médias et les politiques salissent l’image des personnes sans-papier, les font passer pour des profiteurs et des délinquants… Ce sont les patrons peu scrupuleux Ce sont eux qui profitent de nos situations. Trois euros de l’heure, vingt euros par jour… Quelques fois ils ne te paient même pas… »
« Moi je travaille en noir dans l’Horeca et je suis coiffeur. Avec le Coronavirus, j’ai été bloqué pendant toute l’année dernière. On n’a rien du tout. Du coup on a choisi de venir occuper les lieux ici pour améliorer notre situation ».
Des milliers de personnes sont déjà passées dans ces lieux pour soutenir la lutte ! N’hésitez pas à aller discuter, à visibiliser le mouvement, à sensibiliser autour du vous !
Lire notre article « Régulariser, c’est humain et juste ».